Le tribunal de Rotterdam a condamné jeudi après-midi six hommes originaires d'Arnhem et de la région de Rotterdam à des peines allant jusqu'à 17 ans de prison. Selon le tribunal, le groupe de djihadistes préparait une attaque d'envergure contre un festival aux Pays-Bas.
Le groupe a été arrêté en septembre 2018 peu après que quatre d'entre eux se soient entraînés avec des gilets pare-balles et des kalachnikovs dans une maison de vacances à Weert. Les armes avaient toutefois été désactivées ; les fournisseurs étaient des policiers sous couverture.
Le principal suspect, Hardi N. (36 ans), originaire d'Arnhem, a été condamné à 17 ans de prison. C'est lui qui a pris contact avec les agents infiltrés et qui a rassemblé le groupe de djihadistes dans son cercle d'amis. La peine la plus lourde a été infligée à Wail el A. (13 ans de prison), qui a également tenté de tirer sur la police lors de son arrestation. Les deux hommes ont également été condamnés précédemment pour avoir tenté de se rendre dans la zone de combat en Syrie.
Quatre autres membres du groupe ont également été condamnés à des peines allant jusqu'à 13 ans de prison.
Les six hommes, âgés de 22 à 36 ans, ont grandi à Arnhem, deux d'entre eux ayant déménagé dans la région de Rotterdam peu de temps avant leur arrestation. En les arrêtant le 27 septembre 2018, l'accusation a affirmé avoir "empêché un attentat majeur aux Pays-Bas". ''Le plan consistait vraisemblablement à utiliser des gilets piégés et des kalachnikovs (AK47) pour perpétrer un attentat lors d'un événement et faire exploser une voiture piégée à un autre endroit'', a déclaré l'accusation.
Gay Pride
Au cours des journées d'audience du procès, il est apparu que la Gay Pride d'Amsterdam avait été envisagée comme cible. Cependant, le groupe n'a pas pu se procurer des armes à temps. Par la suite, aucun choix de lieu ou de moment n'a été fait pour l'attaque.
Selon l'accusation, il s'agit d'une "attaque comme les Pays-Bas n'en ont jamais vu auparavant, inspirée par ce qui s'est passé à Paris", a déclaré le procureur Ferry van Veghel plus tôt au cours du procès. Comment les Pays-Bas auraient-ils été affectés si cet attentat n'avait pas été évité ? Notre pays n'a jamais été aussi proche d'une attaque d'une telle ampleur". L'accusation a requis de longues peines de prison cet été.
L'avocat du principal suspect, Hardi N., Serge Weening, a soutenu au cours du procès que son client avait été provoqué. Non pas par les agents infiltrés de la police, mais par une opération d'infiltration précédente de l'agence de renseignements AIVD. Ces agents secrets auraient dirigé et encouragé Hardi N. à préparer un attentat. Le tribunal n'a pas accepté ce point aujourd'hui. Cette question sera probablement soulevée à nouveau lors de l'inévitable appel.
