Frenkie P., le chef du gang de Venlo condamné à perpétuité en 1996, a intenté une action en référé contre l'Etat. Il veut faire valoir auprès du tribunal une réelle perspective de réévaluation de sa condamnation à perpétuité.
L'affaire sera entendue par le tribunal de La Haye le mercredi 1er avril. Frenkie P. lui-même souhaite être présent à l'audience de son affaire dans trois semaines. Il s'agirait de sa première audience publique au tribunal après presque 24 ans. C'est ce qu'ont confirmé ses avocats Sjanneke de Crom et Cliff Raafs.
Lire aussi : Frenkie P. toujours loin de la liberté après 25 ans
En avril 1996, le tribunal de Den Bosch a condamné Frenkie P. à une peine d'emprisonnement "pour le reste de votre vie" pour sept crimes à perpétuité. Il a été tenu responsable des morts violentes de Jeu Wissink de Reuver, du couple âgé Van Rijn de Venlo et du meurtre de quatre hommes non identifiés à Venlo.
De Limburger a rapporté en octobre que le Comité consultatif sur l'emprisonnement à vie (ACL) avait conseillé au ministre de la Justice, Sander Dekker, de ne pas rendre sa liberté à P. pour des raisons humanitaires. Il aurait donné au comité "aucune confiance que les choses se passeront bien, étant donné sa personnalité et le risque de récidive". Le système actuel exige que le ministre adopte un avis négatif.
Lire aussi : Frenkie P., chef du gang de Venlo, ne doit pas compter sur une libération anticipée
Activités de réintégration
Frenkie P. veut obtenir du juge des référés que l'éligibilité aux activités de réintégration soit réexaminée. Selon lui et ses avocats Sjanneke de Crom et Cliff Raafs, le système actuel violerait l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme. Cet article stipule que les personnes condamnées doivent avoir une possibilité réelle de voir leur affaire pénale réexaminée. Sur la base des critères utilisés par l'ACL, selon ses avocats, P. n'aurait désormais aucune chance lors de demandes ultérieures de réévaluation. En particulier, le fait qu'il ait continué à nier son implication dans six des sept meurtres jouerait en sa faveur.
Depuis 2017, la LCA examine régulièrement si les condamnés à perpétuité peuvent commencer à se préparer à une vie de liberté après 25 ans. Une grâce serait possible après deux ans. Frenkie P., alors âgée de 21 ans, a été arrêtée le 8 mai 1994. En 2013, des juges européens ont statué que l'emprisonnement sans perspective de libération était inhumain. Les juges néerlandais ayant par la suite refusé cette peine ultime, les responsables politiques ont modifié leur politique et institué la LCA en 2017.