Affaire pénale en cours

Un chauffeur de bus avec 12 maisons

Comment un chauffeur de bus peut-il obtenir douze biens immobiliers ? Ce n'est (ou du moins ce n'était) pas si difficile, a-t-on appris hier devant le tribunal de Maastricht. Il aurait aidé un gang de trafiquants de drogue en louant des locaux à partir desquels des stupéfiants étaient échangés. Le chauffeur de bus de Maastricht, Gé D.(49), a affirmé hier avec beaucoup de fermeté qu'il n'avait jamais su que ses locataires étaient impliqués dans le trafic de stupéfiants. Il voulait compléter sa maigre pension en achetant des biens immobiliers à Maastricht et en les louant, c'est tout. Le fait que le simple chauffeur de bus qu'il était soit parvenu à posséder 12 biens immobiliers a suscité l'étonnement. Pourtant, il s'agissait d'un jeu d'enfant : il a simplement contracté des hypothèques auprès de plusieurs banques. Celles-ci ne lui ont pas demandé s'il avait déjà des hypothèques. C'est désormais le cas, a-t-il remarqué en 2007. Pour le reste, ces banques s'en moquent apparemment. Tant qu'elles reçoivent leur argent. Et c'est ce qu'elles ont obtenu. Le procureur Maria El Jerrari a cependant soutenu que D. avait réussi à acquérir ses propriétés, dispersées dans tout Maastricht, en commettant des faux. Après tout, il a signé des actes hypothécaires qui indiquaient presque toujours qu'il occuperait lui-même la propriété en question. Tout en sachant qu'il le louerait. Mais il ne s'agit pas d'un faux, estime Serge Weening, l'avocat de D., il s'agit tout au plus d'une rupture de contrat. Quoi qu'il en soit, D. louait ses appartements.

D'une manière qui a manifestement surpris le tribunal. Il lui est arrivé d'en louer trois en même temps au même locataire. "Mais ce dernier a alors agi comme une sorte de courtier", a-t-il déclaré. Il lui arrivait aussi de donner les clés d'un logement à un locataire potentiel qu'il connaissait à peine, puis de partir lui-même en vacances. "Naïf et stupide". Le fait est qu'en avril 2008, des drogues dures ont été trouvées dans certains des biens immobiliers de D.. "J'aurais peut-être dû être plus prudent", a-t-il déclaré. Le procureur El Jerrari a demandé à la Cour d'acquitter D. de l'appartenance à une organisation criminelle. Cependant, même si son rôle était "plus limité qu'on ne le pensait", selon l'officier, il avait au moins sciemment couru le risque de dealer à partir de ses locaux. Elle a exigé 240 heures de travail d'intérêt général et une peine de prison avec sursis. Il a passé près de six mois en détention provisoire : l'avocat Weening estime que c'est suffisant. Quoi qu'il en soit, D. est toujours sous le coup d'une demande de confiscation ; la justice a saisi ses biens. Le tribunal rendra son verdict le 15 octobre. En ce qui concerne le gang des trafiquants de drogue, huit de ses membres ont déjà été condamnés à des peines de prison allant d'un mois à sept ans. Deux d'entre eux sont en fuite ; l'un d'entre eux s'est enfui alors qu'il était en congé.

Le(s) accusé(s) dans cette affaire est (sont) assisté(s) par :

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