Le tribunal de Maastricht s'est rendu hier au café 't Vlaegelke à Geleen pour vérifier si les témoins du passage à tabac fatal de Fer Loontjes ont bien vu ce qu'ils prétendent avoir vu.
11 heures du matin un jeudi de semaine ordinaire et le pub Geleen est plein à craquer. Pourtant, la plupart des propriétaires ne seraient probablement pas très satisfaits de cette "clientèle". Trois juges et un greffier, un procureur, des juges, des employés du parquet, les propriétaires du café, quatre journalistes, sans parler de deux parents.
Qu'il soit clair qu'aucune goutte n'est bue ici. C'est ici que l'on travaille. Le Café 't Vlaegelke constitue la toile de fond d'un procès judiciaire : les juges tentent de revenir à ce fatal dimanche soir de carnaval 2008. À l'époque, vers 22 heures, Fer Loontjens, 47 ans, originaire de Geleen, est passé à tabac dans son pub habituel, à tel point qu'il en mourra 13 jours plus tard. Dans les mois qui ont suivi, sept suspects susceptibles d'être impliqués dans ce passage à tabac ont été arrêtés. C'était le dimanche du carnaval et le pub était donc très fréquenté : à peu près autant qu'il l'est aujourd'hui avec la cheminée. Une quarantaine de clients étaient présents et plusieurs d'entre eux ont témoigné auprès de la police. Les juges tiennent particulièrement à vérifier par eux-mêmes si les témoins, chacun de leur côté, ont bien vu ce qu'ils disent avoir vu. Il arrive donc qu'un juge pénal de Meervouridge monte sur scène et jette un coup d'œil derrière la barre. Le président de la Cour, Evert Krol, fait toutefois une exception à la règle qui veut que celui qui se glisse derrière la barre fasse un tour de table.
La question ultime est de savoir si ceux qui se trouvaient derrière le bar auraient pu enregistrer exactement ce qui se passait sur le "petit côté". Est-il possible de voir depuis le milieu ce qui s'y est passé ? Le petit côté du bar, près de la porte d'entrée et des machines à sous, suscite l'intérêt du tribunal et des avocats. C'est là que Fer a été retrouvé sans vie cette nuit-là, la tête dans une mare de sang. Après qu'un inspecteur technique a réussi à trouver un mètre ruban, tout est mesuré ici : la hauteur du bar, la largeur, la longueur, le pilier. Tout est resté en l'état ce dimanche soir, assurent les propriétaires au tribunal. Ce qui est exceptionnel dans cette cheminée, c'est que les journalistes sont autorisés à y pénétrer, même si les photographes et les cameramen n'y sont pas admis, en raison du respect de la vie privée des accusés. Le manteau fait en fait partie d'une audience publique, explique le juge de la presse Patrick Brandts, bien que cette partie de l'audience soit "publique restreinte" : les membres du public ne sont pas les bienvenus. C'est pourquoi la partie de la place du marché située devant 't Vlaegelke était déjà bouclée mercredi soir. À l'extérieur des barrières, les membres des familles et les amis des suspects ont également occupé en grande partie, dans l'après-midi, la tribune publique de la salle d'audience A du palais de justice de Maastricht, où l'audience de l'affaire se poursuivra en public. Ici, le procureur Anneke Rogier a annoncé à l'avance qu'elle allait demander l'acquittement du suspect Douglas C. (42 ans) à la fin, parce qu'il n'a pas été question de "preuves légales" et convaincantes de son implication dans la rixe. De nombreux témoins ont parlé à la police du "groupe autour de Stephan P.", qui, selon eux, était un groupe notoire de composition variable dans le milieu de la vie nocturne de Geleen. À la demande de certains avocats, deux des témoins seront entendus à l'audience de cet après-midi. L'officier Rogier tente de convaincre le tribunal que ces hommes seraient mieux entendus "en dehors de la présence des suspects" : "Ils ont de toute façon beaucoup de mal à témoigner". Tous les avocats s'y opposent et le tribunal leur donne raison. "Ce n'est pas un cadre agréable pour les témoins, mais ils seront entendus en toute franchise", a déclaré le président Krol.
En particulier, les avocats tentent de démontrer au cours des audiences que les témoins ne sont pas fiables et que leurs déclarations sont incohérentes. L'un d'entre eux a commencé à douter de ses précédentes déclarations à la police. Il ne se souvient plus si c'est le suspect principal Stephan P. (32 ans) qu'il a vu brandir un tabouret de bar. Le tabouret de bar avec lequel la victime Loontjens aurait été battue. "L'avocat de P., Peer Szymkowiak, demande à ce témoin : "Avez-vous encore été menacé par Stephan ? Ce dernier nie les faits. Aujourd'hui, l'affaire se poursuit, avec notamment l'audition du pathologiste de l'Institut médico-légal néerlandais sur la cause exacte du décès de Fer Loontjens.