MAASTRICHT - La force physique n'est pas nécessaire pour étrangler quelqu'un et les traces d'un étranglement ne peuvent pas toujours être trouvées sur ou dans le corps. C'est ce qu'a déclaré hier le pathologiste de l'Institut médico-légal néerlandais (NFI) devant le tribunal de Maastricht, qui a clos l'enquête sur l'affaire du "meurtre de Nijswiller". Le tribunal rendra son verdict le 18 juillet. La femme suspectée dans cette affaire, Chinese Ming, 36 ans, s'est suicidée en prison en janvier de cette année. Elle avait d'abord nié avoir un lien avec la mort de son ami Cha 45. Le corps de Cha a été retrouvé dans une valise dans un champ de maïs à Nijswiller en octobre 2004. Il est resté là pendant plusieurs semaines. Juste avant son suicide, Ming a soudainement avoué avoir étranglé son ami. Cependant, l'autopsie du corps n'a pas permis de déceler des marques évidentes de strangulation. Mais, comme l'a déclaré hier le pathologiste, cela ne signifie pas qu'il n'y a pas eu de strangulation : "Violence au niveau du cou", a-t-il dit. "Et il n'est pas nécessaire d'être fort pour cela. Les deux amies, qui séjournaient illégalement aux Pays-Bas, se sont disputées pour une question d'argent à la fin du mois de septembre. En mars, l'accusation avait déjà demandé au tribunal d'acquitter le seul suspect encore en vie, le Chinois Gang L, âgé de 36 ans, du chef de meurtre ou d'homicide involontaire. Le procureur C. Ament part en effet du principe que Ming a tué son amie et que L. n'y est pour rien. Cependant, il a aidé Ming à faire disparaître le cadavre, a déclaré Mme Ament. Pour cela, elle a requis deux ans d'emprisonnement à son encontre. Pendant un moment, la cour a envisagé de prendre en otage l'avocat de Ming, S. Weening, parce qu'il refusait de témoigner sur des choses que son client lui avait "racontées".
Hier, le tribunal a décidé de ne pas le faire. Lorsque L., qui séjournait illégalement aux Pays-Bas, aura purgé sa peine éventuelle, il risque fort d'être expulsé vers la Chine. Son avocat G. van Tilborg tentera d'y mettre un terme, car, selon lui, son client risque d'être à nouveau jugé dans ce pays.