La Haye
Thijs H. a lutté contre une psychose sévère
Il n'y a pas de place pour une condamnation de Thijs H. après qu'il ait tué trois personnes dans une psychose en mai 2019. Dans une affaire comme celle-ci, où le chagrin intense des familles endeuillées se heurte à la folie d'un accusé gravement malade sur le plan psychiatrique, une issue ressentie par tous comme juste peut s'avérer impossible". C'est avec ce passage du verdict de l'affaire connue sous le nom de "Cinema Murders" (bien qu'il s'agisse d'un homicide involontaire) que les avocats de Thijs ont entamé leur plaidoirie le 17 février 2022. Le 16 février 2022, l'accusation a formulé des réquisitions de peine de 30 ans de prison et de tbs. L'avocat pénaliste Job Knoester a comparé cette demande au fait de conseiller à un homme victime d'une crise cardiaque de courir un marathon avant de se rendre au bloc opératoire.
Les comportements de Thijs résultent entièrement d'une psychose
L'accusation a soutenu qu'un trouble était suspecté, mais ne savait pas de quel trouble il s'agissait. L'accusation a choisi de suivre le rapport d'un psychiatre et d'un psychologue qui ne sont pas parvenus à des conclusions claires. En effet, ils ont conclu qu'ils ne pouvaient pas donner d'avis. La défense a fortement critiqué ce même rapport et a pris beaucoup de temps pour le combattre. Les avocats Serge Weening, Bo te Baerts et Job Knoester ont soutenu que le comportement de Thijs lors des infractions était entièrement motivé par une psychose grave, issue de la schizophrénie. Pour ce faire, ils se sont appuyés sur quatre experts. Un rapport détaillé du Centre Pieter Baan et un autre psychologue et psychiatre.
Pas de motif autre que la psychose
Les avocats ont fait valoir qu'il n'y avait pas d'autre explication aux crimes de la vie que la psychose. Thijs n'est pas un psychopathe, il ne connaissait pas les victimes et aucun autre motif ne semblait concevable.
Des médicaments qui alimentent les psychoses
Au cours d'une plaidoirie qui a duré une heure, les avocats se sont attardés sur de nombreux éléments et documents médicaux antérieurs aux faits, dans lesquels ils voient la preuve de l'existence de graves problèmes psychologiques chez Thijs. L'avocat pénaliste Weening a notamment souligné que Thijs s'était vu prescrire de la dexamphétamine lors d'un traitement au GGZ avant les faits, ce qui est dangereux pour les personnes sujettes à la psychose. Ce médicament peut en effet déclencher des psychoses. La dexamphétamine a été prescrite à Thijs pour traiter le TDAH. Un trouble qui, selon les experts, a été mal diagnostiqué par l'institution psychiatrique de Mondriaan. Thijs n'était pas et n'est pas atteint de TDAH.
Les parents de Thijs ont demandé de l'aide en vain
L'avocat Te Baerts, citant des éléments du dossier, a déclaré au tribunal qu'avant que les choses ne tournent mal, la mère de Thijs avait tenté à plusieurs reprises d'obtenir de l'aide pour son fils. Les parents de Thijs ont constaté que leur enfant n'allait pas bien. Ils craignaient notamment qu'il ne fasse une nouvelle tentative de suicide. Thijs a fait de même en novembre 2018. Te Baerts s'est demandé si les deux victimes de Brunssummer Heath auraient survécu si la mère de Thijs avait été entendue. Elle a elle-même répondu : nous ne le saurons jamais. Knoester a vu dans le dossier une mère qui a dû tout mettre en œuvre pour que son enfant soit mentalement apte à survivre au procès pénal, au sens propre comme au sens figuré.
Pas de meurtre, mais un homicide involontaire
L'avocat Weening a fait valoir que l'ampleur des problèmes psychologiques de Thijs était telle qu'il n'y avait pas de préméditation. Il a demandé à la Cour d'acquitter Thijs du meurtre, mais de le réduire à l'homicide involontaire.
Extrait
La Cour statuera le 17 mars 2022.
Sources :
Le Télégraphe
L'Algemeen Dagblad
Le Limburger ; et
1Limburg.